C’est bientôt la rentrée et quoi de
mieux pour clôturer l’été qu’un bon festival ? Le Shamrock était à Rock en
Seine, les trois jours s’il-vous-plaît, et vous fait un CR de l’ambiance, les
concerts, les gens, la bouffe, la bière, la boue.
DAY ONE : après s’être enfuies
salement du taff, on se retrouve sur la ligne 10, des canettes de bière à la
main, direction le domaine de Saint-Cloud. Le métro-disco est plein de
festivaliers, il fait 27 degrés, grand soleil, on voit passer des Superman et
des drapeaux bretons, ça s’annonce bien. A l’entrée on nous donne le bracelet
des cools, ou notre sésame pour les trois jours, ainsi que des Curly balls,
petite friandise qui nous remplira le bide tout le week-end. Ambiance marine
oblige, des ballons en forme de poisson et de homard se baladent, les gens
portent des masques de plongée en toute détente. Départ pour un grand
marathon : 7h/6 groupes, 10mn de marche entre chaque scène, à peine le
temps de prendre à boire.
Bref, surexcitées, on court vers la Grande
Scène applaudir Belle and Sebastian.
Tout devant, on apprécie la douceur des voix, la justesse des violons. Les gens
entonnent I Want the World to Stop, c’est beau, on a des frissons, on envoie un
texto à Bona tellement c’est cool. Après un détour par le stand de bière, on se
faufile dans la foule pour Tame Impala,
groupe psyché indie rock hippie alternatif australien, classic DJS en somme. On
est un peu déçues, trop proches de la scène pour réellement apprécier l’instru
qui agresse nos oreilles ; dommage on aimait bien la chemise du
chanteur. On enchaîne avec Alt-J à la Cascade : la voix du
chanteur barbu est d’une intensité et d’une maîtrise parfaite, le batteur nous
fait planer, une vraie osmose se crée entre le groupe et ses fans qui
connaissent chaque chanson par cœur et crient de joie et d’excitation dès les
premières notes de Tessellate, Matilda, Breezeblocks …
Encore toutes
retournées, on se dépêche pour ne pas rater Franz Ferdinand et ON A RAISON. Ne connaissant que deux/trois
chansons, on ne s’attendait pas à kiffer autant. On est transportées par les
riffs de guitare, le punch du chanteur, l’excentricité du batteur. Les Ecossais
dégagent une énergie folle, on saute partout, nos oreilles sont aux anges, le
public gueule No You Girls et Take Me Out avec fureur. Sûrement le meilleur
concert de la journée. Franz Ferdinand nous a réveillées de la torpeur dans
laquelle nous avait plongées Alt-J et c’est toutes revigorées qu’on se rue vers
la Cascade pour acclamer Kendrick Lamar.
A 22 heures tapantes, le rappeur apparaît avec le même hoodie que la veille au concert
d’Eminem (ouais on y était aussi) et entame Compton, avant d’enchaîner avec
brio les sons de son dernier album et de sa mixtape Section 80.
On repart, Paul nous attend pour clôturer la
soirée. Le frère Kalkbrenner est
seul face au public, chauve, porte le maillot du Bayern de Munich et fait des
grimaces quand il mixe, mais putain il est bon. Ambiance berlinoise, de quoi
faire bander Harry Knowlman, les gens planent sans MD, on ne sent plus nos
jambes et on se laisse porter par ses morceaux, des plus au moins connus.
Exténuées, on part en pèlerinage jusqu’au métro, puis jusqu’à notre lit pour
une bonne nuit de repos avant d’attaquer la journée du lendemain.
DAY TWO : on a dormi, on a mangé,
on s’est lavées, on est reparties pour Boulogne. Il y a plus de monde que la
veille, la température a baissé, c’est agréable, et on a des pains au chocolat
pour tenir toute la soirée. On se presse pour voir La Femme à la Cascade, on trépigne d’impatience. Là apparaissent
trois zigotos au look improbable (les bretelles de Gomez, une chemise avec des
zèbres, de l’eyeliner …) et une femme, LA femme, qui charme immédiatement tout
le public, féminin y compris (je veux ses chaussures). Amour dans le Motu
démarre et l’évidence s’impose à nous : ce sont des génies. La voix de la
chanteuse est idyllique et nous entraîne dans l’univers de ce groupe français
bien perché : Packshot, Le Blues de Françoise, Welcome America, Femme
Fatale, Hypsoline, … les titres s’enchaînent avec grâce, le chanteur apporte sa
planche pour surfer littéralement SUR la foule, les gens se déchaînent sur
Antitaxi. Le groupe ne nous déçoit pas et nous annonce qu’un nouvel album est
en préparation (trop bien).
Changement de style radical avec Patrice qui nous interprète quelques
morceaux bien mielleux qui font hurler les jeunes filles du premier rang et des
titres en avant-première de son nouvel album Rising of the Son (sortie prévue
le 30 août) qui s’annonce très bon. En une heure il a réussi son pari de tous
nous faire danser et garder un sourire naïf. Après nous avoir bien déchainés à
Panoramas, on retrouve un Vitalic encore meilleur qu’à Morlaix.
Nous nous frayons difficilement un chemin jusqu’aux barrières mais le jeu en
vaut la chandelle : Vitalic régale le public avec son nouvel album Rave
Age parfaitement taillé pour le live.
Pour finir la soirée du samedi, on snobe
Phoenix et Fritz Kalkbrenner, et on va voir FAUVE à la scène Pression Live. Electrisées, on se rappelle les
débuts du collectif français et son clip Kané ainsi que leur performance à la
Flèche d’Or en mai dernier. La foule hystérique crie dès les premières notes de
Sainte-Anne, le chanteur nous remercie, fait le bilan de leur « année
extraordinaire », n’en revient pas d’être là, … C’est long. Les chansons
se suivent, Cock Music, Blizzard, Nuits Fauves, Rub a Dub, etc… mais
malheureusement aucune émotion ne passe, comme si FAUVE était fatigué de cette
année trépidante, comme s’ils n’étaient pas à l’aise ici sur cette scène en
plein air, comme s’ils n’avaient plus d’énergie à revendre… Dommage. On les
aime quand même et on scande avec eux les mots qui ont résonné dans nos têtes
toute l’année. On repart un peu déçues et on met 2h pour rentrer tellement le
métro est blindé. C’est pas grave, on a vu La
Femme, on s’endort tranquille.
DAY THREE : il pleut, y’a des
k-ways de partout, de la boue et des flaques d’eau, on se croirait presque à
Panoramas en mars, mais ça n’entame pas notre enthousiasme: le dernier soir de
Rock en Seine s’annonce mythique. On démarre avec Poliça à la scène Pression Live. On découvre une chanteuse toute
timide à la voix extra-terrestre et des beats venus d’on ne sait où, et ça
marche. On voyage hors du temps. Ils nous offrent même des morceaux inédits
qu’on savoure avec délice. Ca commence bien. En plus on choppe des lunettes
oranges, c’est stylé. Ensuite direction la Cascade pour voir Mac Miller, jeune rappeur de 21 ans. Ce
qui est cool avec lui c’est qu’il s’éclate sur scène, nous fait chanter, sauter
au son de Donald Trump ; son enthousiasme est communicatif. On est
contentes de voir qu’il assure en live ; sûr qu’il va continuer à faire
parler de lui et de son dernier album Watching Movies With the Sound Off.
Après
on décide d’aller voir Is Tropical :
déception. Les membres du groupes sont marrants mais l’émotion ne passe pas, on
a l’impression d’entendre une répétition en studio. Du coup on bouge voir EELS et c’est pas beaucoup mieux. Même
problème : le groupe pourtant talentueux s’adapte mal au format festival. On s’ennuie sur des chansons comme
The Look You Give That Guy ou I Need Some Sleep, c’est triste.
Ca nous
laisse le temps de se (re)poser et de tiser un peu. Et heureusement Skip the Use arrive pas longtemps
après. Des grands malades. Le chanteur, tout de rouge vêtu,
est complètement taré et se déchaîne sur les derniers morceaux de Can Be Late.
On se précipite à la Grande Scène pour voir une énième fois les Bloody Beetroots. Des habitués de leurs
lives endiablés, on cherche savamment notre place dans la foule : pas trop
loin de la scène, pas trop près des pogos non plus. Les masques noirs arrivent
sur scène, l’électricité est palpable. A peine les premiers sons émis, la foule
explose et c’est une heure de pur kiff que nous vivons grâce au groupe italien.
Il fallait bien qu’on mange à un moment après avoir enchainé les pintes, c’est sur un fond musical du concert de Major Lazer qu’on se prend une pizza. Et c’est là qu’on a vite
regretté d’avoir fait la pause bouffe pendant leur concert. On a compris de
loin qu’ils avaient invité leur pote Stromae sur scène. Surprise. Pour en avoir
discuté avec des gens dans le métro retour, ils étaient clairement la grosse
surprise live de la soirée. On risque donc d’entendre parler d’eux dans les
prochains mois.
C’est avec System of a
Down que s’achève cette version 2013 de Rock en Seine. Et on n’est pas déçues.
Nostalgiques peut être de notre début de collège où nous écoutions en boucle
dans notre walkman leur album Toxicity. Sur scène ils nous séduisent tous,
aussi bien les connaisseurs que les simples curieux. Seul petit bémol :
finir par Lonely Day, c’est pas très panache.
Une dernière chose: MERCI MYRIAM D’ETRE LA, SUPER SYMPA.
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